Je ne lui ai jamais rien fait, je ne l’ai même jamais vu celui du matin. Non pas que je l’ai ignoré ou vulgairement zappé, mais mes horaires ne m’ont jamais mis sur le chemin de ce porteur de nouvelles. Je vous promets, je ne lui ai jamais rien fait à ce facteur démoniaque. Et voilà que cet homme ou cette femme, me laisse un objet de torture ignoble. Je suis certain qu’il n’attendait que cela, si ça tombe l’enveloppe aurait pu entrer dans la boîte mais sous prétexte de ne vouloir la plier il a pu se livrer à son jeu préféré. Le supplice anonyme.
J’ai donc trouvé ce soir en rentrant chez moi un avis de passage : « Nous avons un envoi pour vous ! » Notez bien ce point d’exclamation purement sadique. Et les voilà qui continuent à semer le trouble dans mon esprit qui n’en avait pourtant pas besoin, déjà piégé et essayant de sortir indemne du labyrinthe des suppositions : « La Poste [je rappelle que je vis en Belgique pour les lecteurs qui, vérifiant, pourraient me trouver bluffeur] vous propose plusieurs solutions pour obtenir celui-ci (voir verso) ». Et que vais-je donc trouver au verso, déjà fébrile c’en est trop et je décide de laisser le pli gisant devant moi sur la table, espérant qu’il s’anime et que doté de la parole il me dise que c’est l’avis du notaire d’un oncle milliardaire que je ne connais pas et qui me laisse sa fortune. Evaluons cette probabilité, vu la taille de ma famille, nous sommes hélas à la tangente du zéro absolu. Ce n’est donc pas cela !
Horreur j’essaie de trouver un indice parlant, d’identifier où se cache le judas du facteur, je suis prêt à le soudoyer, à tout lui donner même, dis moi cher ami. Enfin je le découvre et devant la proposition et la menace de l’immoler il se livre : « N° de l’envoi : RRO89286757SE »
Pourquoi n’ai-je pas suivi les traces d’un Champollion, connaître la structure d’un compte de résultat ne m’aide pas vraiment, ces chiffres-ci n’ont de cohérent que le désir pervers du facteur de me perdre et de me faire languir. Je suis dans une impasse, il va falloir attendre et laisser ce tyran de l’envoi jubiler. Dernier coup de poignard, mon prénom se voit mutiler, m’enlevant un p précieux qui m’aurait pourtant été précieux pour reprendre l’équilibre de deux ailes pour m’envoyer le plus profondément possible dans les sphères du stress et de l’attente.
Je bringuebale, je cahote, je n’avance plus. Je suis à plat, pris de panique.
Quel est cet envoi ? J’imagine déjà le parcours du combattant qui m’attend, là je laisse la parole au géni de Dany Boon http://www.dailymotion.com/video/xrdi1_danny-boon-la-poste. Comme il le dit très bien, c’est rare qu’il s’agisse d’une bonne nouvelle. L’angoisse ne passe pas. Et moi qui donne chaque année et achète des calendriers à l’esthétique douteuse où trônent de magnifiques collets au milieu d’un champ de coquelicots, discernant au loin une petite cabane rupestre. Mais là il ne me la fera plus, je lui dirai que je sais où le trouver s’il s’avise de recommencer, je traquerai tous les collets, tous les champs de coquelicots jusqu’à trouver cette petit cabane et je lui arracherai moi-même cet envoi. Je n’en peux plus, et cette poste qui n’ouvre ici que de 09h00 à 17h00. Je vais m’endormir au milieu de mes doutes, je me calme par moments, d’autres me piquent et ma curiosité s’envole, mon moral s’échoue gravement. Ca y est je suis certain que ce pli annonce mon dernier jour de travail, je vais me retrouver sur la paille ! Quelle sinistre nouvelle, comment vais-je faire, et tout ça annoncé par recommandé, par l'intermédiaire d'un mercenaire du troument, comment se peut-il ? comment vais-je faire ?
J’ai donc trouvé ce soir en rentrant chez moi un avis de passage : « Nous avons un envoi pour vous ! » Notez bien ce point d’exclamation purement sadique. Et les voilà qui continuent à semer le trouble dans mon esprit qui n’en avait pourtant pas besoin, déjà piégé et essayant de sortir indemne du labyrinthe des suppositions : « La Poste [je rappelle que je vis en Belgique pour les lecteurs qui, vérifiant, pourraient me trouver bluffeur] vous propose plusieurs solutions pour obtenir celui-ci (voir verso) ». Et que vais-je donc trouver au verso, déjà fébrile c’en est trop et je décide de laisser le pli gisant devant moi sur la table, espérant qu’il s’anime et que doté de la parole il me dise que c’est l’avis du notaire d’un oncle milliardaire que je ne connais pas et qui me laisse sa fortune. Evaluons cette probabilité, vu la taille de ma famille, nous sommes hélas à la tangente du zéro absolu. Ce n’est donc pas cela !
Horreur j’essaie de trouver un indice parlant, d’identifier où se cache le judas du facteur, je suis prêt à le soudoyer, à tout lui donner même, dis moi cher ami. Enfin je le découvre et devant la proposition et la menace de l’immoler il se livre : « N° de l’envoi : RRO89286757SE »
Pourquoi n’ai-je pas suivi les traces d’un Champollion, connaître la structure d’un compte de résultat ne m’aide pas vraiment, ces chiffres-ci n’ont de cohérent que le désir pervers du facteur de me perdre et de me faire languir. Je suis dans une impasse, il va falloir attendre et laisser ce tyran de l’envoi jubiler. Dernier coup de poignard, mon prénom se voit mutiler, m’enlevant un p précieux qui m’aurait pourtant été précieux pour reprendre l’équilibre de deux ailes pour m’envoyer le plus profondément possible dans les sphères du stress et de l’attente.
Je bringuebale, je cahote, je n’avance plus. Je suis à plat, pris de panique.
Quel est cet envoi ? J’imagine déjà le parcours du combattant qui m’attend, là je laisse la parole au géni de Dany Boon http://www.dailymotion.com/video/xrdi1_danny-boon-la-poste. Comme il le dit très bien, c’est rare qu’il s’agisse d’une bonne nouvelle. L’angoisse ne passe pas. Et moi qui donne chaque année et achète des calendriers à l’esthétique douteuse où trônent de magnifiques collets au milieu d’un champ de coquelicots, discernant au loin une petite cabane rupestre. Mais là il ne me la fera plus, je lui dirai que je sais où le trouver s’il s’avise de recommencer, je traquerai tous les collets, tous les champs de coquelicots jusqu’à trouver cette petit cabane et je lui arracherai moi-même cet envoi. Je n’en peux plus, et cette poste qui n’ouvre ici que de 09h00 à 17h00. Je vais m’endormir au milieu de mes doutes, je me calme par moments, d’autres me piquent et ma curiosité s’envole, mon moral s’échoue gravement. Ca y est je suis certain que ce pli annonce mon dernier jour de travail, je vais me retrouver sur la paille ! Quelle sinistre nouvelle, comment vais-je faire, et tout ça annoncé par recommandé, par l'intermédiaire d'un mercenaire du troument, comment se peut-il ? comment vais-je faire ?
Mais là lors d’une visite sur le site http://www.quepeutilbiensecacherderrierecerecommandebordeldemerde.laposte.be/ je vois poindre un espoir, ils recherchent de jeunes talents pour les rejoindre, pour devenir facteur ! Haha, à moi oh monde des plaisirs subtils. Mesdames et messieurs allez y ! Envoyez ! En recommandé, colis postaux, allez-y, je m’en délecte déjà.