mercredi 25 juillet 2007

L'ennui...

C’est ma vie en ce moment. Je n’ai pas besoin de plus de mots pour décrire mes journées, mais comme je m’ennuie profondément je vais essayer d’en trouver quelques uns pour passer le temps.
Et dire que pourtant ce temps qui passe me stresse, non pas que je sois plus pressé que lui mais au contraire, j’aimerais qu’il reste derrière moi à m’obéir, s’arrêtant dans certains moments et prenant ensuite la poudre d’escampette dans la plupart des autres. Je dois donc me battre contre ce temps qui ne passe pas la plupart du temps, et pourtant.
Que fais-je de mes journées? Rien ou fais semblant. Pourquoi ? Pour pas grand chose en fin de compte, pour passer le temps, mais pourquoi donc faire des choses pour passer le temps qui s’attarde. Si je fais des efforts pour faire passer le temps pourquoi prend il ses aises, ne pousse je pas assez fort ? En d’autres temps on ne réfléchissait pas à cela, on en avait pas le temps, pourtant lui il était déjà là. Mais vous me direz que cela fait alors bien longtemps qu’il prend son temps s’il est toujours là. C’est fou, alors qu’on voit souvent tous ces gens qui ne l’ont pas, le temps.
Moi je l’ai, peut-être qu’au lieu de le pousser il s’est pris dans les mailles de mon chandail, j’ai beau en changer tout le temps, ça ne m’avance pas, et lui non plus. Si j’étais le temps je ne me gâcherais pas comme ça, c’est inouï.
Le temps serait-il devenu suicidaire ? Pour peu qu’il nous donne envie de tuer le temps et le voilà perdu. Pourquoi donc ce temps serait-il devenu maussade ? Peut-être que nous n’avion pas le temps de le prendre au sérieux alors que d’autres le trouvaient menaçant. Il est peu conseillé de sortir par mauvais temps.
Est-ce que le temps s’ennuie d’être lui-même accroché à moi qui ai trop de temps ? Suis-je la cause de l’ennui du temps ?
Horrible, en deux temps trois mouvements je viens de comprendre que je suis le fardeau qui pèse sur le temps. Pauvre temps, moi seul qui ai le temps, à qui devrais-je le rendre ? Me voir tous les jours au réveil, même pas le temps de sortir de la nuit qu’il doit entrer dans l’ennui, ce n’est pas drôle. Alors il se venge, s’amuse à m’attaquer, de ci de là. Je n’ai pas de preuve mais j’ai entendu dire qu’on ne peut rien contre le temps, qu’il nous fait perdre cheveux et nous gratifie de rhumatismes qui vont s’aggravant. Je le vois bien, je ne sais pas comment il s’y prend mais je ne parviens pas à résister. Et quand le matin j’entreprends de me redresser pour l’affronter, de nouvelles douleurs viennent me piquer et me rappeler que le temps de mes 20 ans n’est plus là, et que celui à qui j’ai affaire est beaucoup plus méchant.
Dois-je lui en tenir rigueur alors que ces derniers temps c’est toujours lui et moi, si je pouvais trouver quelqu’un qui puisse s’accommoder du temps et me le prendre. Ce n’est pas quelque chose qui s’offre comme cela.
« - Prenez donc ?
- Mais qu’est ce donc ?
- C’est mon temps.
-Comment cela ?
- Je vous l’offre et n’ayez pas peur du mauvais temps, ce n’en est pas, un fidèle compagnon pour dire vrai.
- Vous délirez, je n’ai pas le temps de …
- C’est bien ce que je vous dis, prenez le et vous en aurez ! »
J’ai bien essayé plusieurs fois, je pensais avoir perdu mon temps, hélas non il était toujours là.
Il ne me reste plus qu’à me faire aimer de lui comme mari tente de le faire pour avoir les faveurs de sa promise, la première nuit. Pour une nuit j’ai déjà remarqué que mon temps ne se plaint pas trop, s’évadant même peut-être certains instants et aimant prendre son temps, moi endormi.
Mais au matin, toujours la même chose, moi et mon temps, qui ne passe pas...